Un club de football est une association bien structurée et légale qui aide ses membres à exercer une activité sportive et à exceller dans ce domaine. Au Tchad, les clubs existent sans siège et n’apparaissent que lors d’un événement sportif.

Un club peut être  d’une école de football, qui détient des papiers  administratifs légaux et fonctionne comme une entreprise avec notamment une direction des finances, divers services techniques, un département de management de  carrière de ses joueurs, une direction de communication – marketing, un service de santé avec un médecin de sport etc.

Toutes  ces directions sont liées et jouent un rôle important dans la vie d’un joueur, elle permettent le  suivi – évaluation, ce qui  confère un statut professionnel  aux joueurs d’un club.

Pourtant au Tchad, les clubs sont créés du jour au lendemain, gérés par des personnes qui disposent  d’une certaines fortune, capables  de recruter tel ou tel joueur dans leur club. La quasi totalité des  clubs n’existent que  de nom, sans siège ni les documents administratifs  nécessaires. Ils ne sont connu qu’à travers une page facebook, le seul outil qui  leur permet d’avoir un nom et faire la promotion de leur club et vanter  les mérites de leurs joueurs. Ces personnalités ,des vendeurs d’illusions, profitent de la  passion des jeunes pour leur discipline, pour les exploiter et en cas de financement, les fonds  atterrissent directement dans  les poches de ces individus véreux qui se sucrent sur le dos des pauvres joueurs.

Au Tchad, la plupart des clubs de catégorie fille comme garçon de U 10, U13, U15 , U17  et même les seniors  dans certains cas ; ne disposent pas de staff qualifié ni de bus de transport moins encore de terrain ou une salle d’entrainement. Les joueurs sont concoctés quand une compétition se pointe à l’horizon car ces responsables de club ne peuvent ni garantir aux joueurs un salaire à la hauteur du SMIG tchadien, ni une couverture sanitaire permettant aux joueurs de survivre avec leur famille.

Au mieux, quelques rares clubs versent au joueur pour un entraînement, un montant de 2000f pour la récupération et 5000 FCFA pour un match et en cas de blessure, c’est la famille  du sportif qui endosse la responsabilité et doit assumer les coûts. Pire, les clubs provinciaux ne bénéficient d’aucune structure sportive. Dans ces contrées, les agriculteurs et maîtres d’éducation physique et sportive deviennent des joueurs. On cotise pour prendre en charge un club.

Après les championnats, les joueurs se retrouvent sous les neems  au quartier ou dans les débit de boisson noyant leur souci et leur carrière dans l’alcool. Rare sont ceux qui se sont imposés au terrain par leur performance et ont pu décrocher un contrat et même quand c’est le cas, il y a toujours un mystère autour du montant du fameux contrat.

En principe ,les clubs sont à la base du football et favorisent  l’aboutissement d’une équipe nationale. Cependant, comment comprendre  qu’un pays comme le Tchad avec 1.284.000 km2  et 15 millions d’habitants, ne dispose  pas  d’un stade qui réponde aux normes internationales.

A l’allure où vont les choses, le football tchadien est loin de sortir de l’auberge. Pour espérer compter sur les clubs et le football de manière générale, il faut une volonté politique qui inspire et incite les clubs à se professionnaliser, il faut mettre dehors ceux qui viennent au football pour se servir et non servir, il faut punir les  détourneurs dans les fédérations. Ce n’est qu’a ce prix seulement que le Tchad peut espérer lever la tête et rivaliser avec les autres nations et se qualifier pour des compétitions à l’international.

Mbairané Blaise