En construction depuis 2010, les travaux du stade de Moundou restent dans sa phase de début. A quand sa finition c’est la grande interrogation à Moundou. Reportage.
« A chaque fois que j’empreinte ce chemin et voyant ce stade abandonné je m’énerve » s’exclame un passant. Situé au quartier Dombao dans le deuxième arrondissement de la commune de Moundou et faisant face à la Radio Bonne Nouvelle, ce stade dont l’annonce de sa construction a été faite par le défunt président Idriss Deby Itno à l’occasion de l’inauguration de la BEAC le 09 Aout 2010 reste à ce jour inachevé. Le Président de la République a promis et annoncé la construction de plusieurs infrastructures sanitaires, éducatives, sportives et un pont à doubler voie sur le fleuve Logone. Le chef de l’Etat de préciser que les travaux de ces chantiers vont débuter du 1er au 15 octobre 2010. Un discours accompagné de youyous et d’applaudissement de la population. Joignant l’acte à la parole le ministre de l’infrastructure et des Transports de l’époque Adoum Younousmi a procédé dans la foulée à la pose de la première pierre. Bientôt 13 ans, ce stade dont les travaux sont lancés tambours battant avec un délai d’exécution de 24 mois est à sa phase initiale.
La désolation des sportifs bénéficiaires
Vue de loin, le stade semble être en chantier par la présence des grues de l’entreprise ENCOBAT abandonnés sur le terrain. A l’approche le constat est amer. Les tôles qui servent de clôture et les bouts des fers sont devenues un fond de business pour les voleurs. Les sujets de discussion entre passionnés du sport et les passants sur l’axe Laokoura Ngang-Tar Maurice ne se terminent jamais à Moundou sans évoquer le cas du stade. « J’ai crié de joie le jour de l’annonce de la construction du stade et lorsque les travaux ont commencé mais aujourd’hui j’éprouve de la haine envers les autorités et cadre de cette ville qui ne cherchent que leur intérêt personnel » se déchaine Mbailassem Yves jeune sportif du quartier.
Pour ma part, « ce stade est mort avec son promoteur qui est le Maréchal. Car le défunt Président a emmené dans sa tombe la construction du stade » ironise un clandoman visiblement nerveux sur sa moto qui n’a pas voulu pas répondre à d’autres questions. Pour ce quadragénaire rencontré, « depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, tous les régimes qui se sont succédés aucun n’a fait de la politique sportive sa priorité et c’est dommage » Et l’homme de poursuivre « Nul ne peut ignorer la capacité de rassemblement du sport et pour parler du sport, il faut nécessairement des infrastructures aux normes internationales ». Les Tchadiens de manière générale et le public Moundoulais en particulier aiment le sport. « La finition de ce stade serait un cadeau précieux et la réalisation d’un rêve des filles et fils de cette ville. Moundou est le réservoir de l’équipe nationale les Sao et vu son statut de deuxième ville du pays c’est inadmissible qu’elle ne dispose d’aucune installation sportive répondant aux normes de la FIFA » fustige le sage.
Considérée comme capitale économique et deuxième ville de la République du Tchad par sa population, Moundou de 1923 date de sa fondation ne dispose d’aucune infrastructure sportive adéquate. Le seul stade en construction pour les uns et abandonné pour les autres, s’il arrive à la finition un jour permettra de relancer les compétitions dans toutes les disciplines sportives qui souffrent d’infrastructures dans la province du Logone Occidental.
Mbaigoto Josué, Moundou.
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