Malgré la fin prématurée du championnat D1 du Chari-Baguirmi et l’annulation du championnat national, les jeunes de la commune du 7e arrondissement ne baissent pas les bras. Portés par une passion indéfectible et une ambition affirmée, ils continuent de vivre leur amour du football sur le mythique terrain Santiago, situé au cœur du quartier Atrone.
Chaque lundi, mercredi et vendredi à 16h précises, ils sont des dizaines à chausser leurs crampons pour disputer des matchs dits de « petit poteau ». Sous une chaleur accablante de 43 °C à l’ombre, ces jeunes joueurs, amateurs ou anciens professionnels, se retrouvent pour maintenir leur forme physique et entretenir leur rêve de carrière sur le sable chaud.
Le jeu respecte un cadre bien défini, inspiré des grandes lois du football mais adapté au contexte local. Un but n’est validé que si le buteur ne franchit pas la ligne tracée devant le but adverse. Les touches peuvent être effectuées aussi bien au pied qu’à la main. Un penalty est accordé lorsqu’un défenseur touche le ballon dans la zone délimitée devant son but. Les changements se font essentiellement à la mi-temps. Tout joueur arrivant après 17h00 est automatiquement exclu du match. Une participation de 1₩0 FCFA est exigée à chaque séance, destinée à l’achat de matériel ou à d’autres besoins organisationnels. Les anciens joueurs présents sont considérés comme personnes ressources : ils assurent la médiation et la gestion des conflits. Les rencontres, disputées en 11 contre 11 avec un arbitre central, se déroulent dans un esprit compétitif mais aussi formateur. À 17h45, le coup de sifflet final laisse place à une réunion d’après-match où les comportements inappropriés sont analysés et corrigés dans une logique d’amélioration continue. Chaque match est accompagné d’une animation musicale qui donne du rythme aux actions et enthousiasme les spectateurs présents. L’objectif est triple : permettre aux joueurs actifs de rester en forme, aux retraités de préserver leur santé et aux jeunes talents d’être orientés et encadrés par leurs aînés.
À Santiago, le ballon ne s’arrête jamais de rouler. Ici, la passion devient ambition, et chaque match est une promesse d’un avenir peut-être professionnel.
Loubandem
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