Au pays de Toumaï, le mot « golf » fait souvent penser à un monde lointain, réservé aux riches et aux expatriés. Dans un pays où les préoccupations quotidiennes tournent autour du travail, de l’école et des besoins de base, ce sport reste largement méconnu, voire incompris. Pourtant, le golf existe bel et bien à N’Djamena, et il soulève des questions importantes sur l’accès au sport pour tous.

Le Golf Club de N’Djamena, l’unique terrain officiel du pays, accueille principalement des diplomates, des hommes d’affaires et quelques Tchadiens fortunés. L’entretien du parcours, le matériel coûteux, et le prix des cotisations font que très peu de jeunes ou de familles ordinaires peuvent s’y aventurer. Cela renforce l’image d’un sport de luxe, réservé à une élite.

Mais faut-il pour autant abandonner l’idée de démocratiser le golf au Tchad ? Certainement pas. Comme tout sport, le golf peut enseigner la discipline, la patience et le respect des règles. Il pourrait même devenir un moyen d’évasion et d’éducation pour la jeunesse si l’on créait des mini-parcours, des ateliers de découverte ou des partenariats avec des écoles.

Le vrai défi est là : ouvrir les portes d’un sport fermé, casser les barrières sociales, et permettre à tous les Tchadiens de découvrir une activité nouvelle, saine, et valorisante. Le golf tchadien mérite d’évoluer, non pas pour ressembler aux standards européens, mais pour devenir un espace d’échange, d’apprentissage et de diversité.

Il ne tient qu’à nous de transformer ce sport d’élite en passion populaire.

Gaëlle Elsou