Le 6 mai 2025, sur la pelouse ensoleillée du stade de Paris-Congo, journalistes et députés se sont affrontés dans un match de football amical à l’occasion de la Semaine nationale de la liberté de la presse. Enfin » affrontés « , c’est vite dit.
Dès les premières minutes, le ton était donné : les journalistes, visiblement plus entraînés à courir après l’info, ont dominé des députés manifestement plus à l’aise avec les lois qu’avec le ballon rond. Certains élus, lestés de ce qu’on pourrait appeler affectueusement des » ventres parlementaires « , peinaient à aligner deux passes sans appeler à l’aide ou à l’ombre.
La chaleur, pourtant classique pour un mois de mai à N’Djamena, a semblé être un adversaire de plus pour les députés, peu habitués à s’éloigner de leurs bureaux climatisés. Sur le terrain, les gestes étaient lents, les souffles courts, et les appels de balle parfois confondus avec des appels au secours.
Score final : 2 à 0 pour les journalistes, qui n’ont pas eu besoin d’investigation approfondie pour comprendre que la défense adverse était aussi perméable qu’un communiqué de presse mal relu.
Le clou du spectacle ? La présence du président de l’Assemblée nationale lui-même, témoin impuissant de ce naufrage sportif. Il a regardé la scène avec un mélange de fierté institutionnelle et de légère consternation, peut-être en train de réfléchir à une commission d’enquête sur la condition physique des élus.
Une défaite amusante, certes, mais qui aura au moins permis une belle tranche de rigolade, dans un esprit de fraternité et de liberté. La preuve qu’on peut défendre la démocratie même quand on perd 2-0 avec dignité (et un peu de sueur).
A la fin du match tout le monde s’est moqué du coach des parlementaires, le José Mourinho Takilal Ndolassem en ces termes « MA TALGA CHEY » en arabe tchadien signifiant « tu n’auras rien ».
Gaëlle ELSOU
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