Elles sont nombreuses à se démarquer des autres par leurs talents sportifs qui leur offrent certaines opportunités dans la vie active mais, elles rencontrent souvent des difficultés qui les empêchent de s’épanouir dans leur passion.

Paresseuse ! Ta place est dans la cuisine. Tu pratiques le sport pour en arriver où ? Tu cours les rues avec des hommes pour rien au lieu d’aider ta maman dans les tâches ménagères. Telles sont les injures, les moqueries que ces sportives reçoivent chaque jour à leur début de carrière. Mais, portées par les encouragements de certains parents et publics, elles ont su surmonter tout cela et demeurent elles-mêmes des symboles pour le sport.

Fidam Djonamadji, âgée de 25 ans et joueuse dans l’équipe CECUS FC et l’équipe nationale féminine de football a découvert le football en 2010. « Le football était une passion pour moi. Au début, mes parents n’étaient pas d’accord pour que j’aille à l’entrainement et c’est au fil des temps que j’ai pu les convaincre », reconnait-elle.

Parlant des tabous qui empêchent les filles à pratiquer le sport ou à faire sentir leur passion, Fidam Djonamadji estime que c’est une question d’égalité et il n’y n’a pas de limite à cela. « Je crois que qu’ils ont tous faux parce que la même énergie qu’un homme dépense sur le terrain est toujours la même que pour une femme », tranche-t-elle. Plusieurs fois médaillées et vice-championnes et championnes de coupe du Tchad en 2020 à Moundou, elle reconnait avoir gagner des faveurs du côté relation avec ses fans. Elle invite ses sœurs à venir prendre du plaisir au terrain. « Le tabou est un problème que je combats tous les jours », conseille-t-elle.

Selon Ngarnaye Majoie Fatimé, ancienne joueuse mais aujourd’hui entraineure de football féminin et football de base et Fondatrice du Centre de Formation de Football et d’Animation Espoir (CEFFASE) qui a vu le jour en Juin 2015 à Moundou, les femmes aussi jouent au football alors c’est normal qu’on se convertisse aussi en entraineure. Si aujourd’hui la femme est technicienne, électricienne, alors pourquoi pas entraineure de football ? « Quand on veut vraiment quelque chose, alors pourquoi avoir peur ? Être entraineur est un métier noble, même si ça ne nous nourrit pas pour l’instant, on espère vraiment que les choses iront mieux un jour. Ce qui est important, c’est d’avoir l’amour et la passion pour exercer », explique-t-elle.

Pour Madame Nodjigoto Tokinon Esther qui a commencé sa carrière dans l’arbitrage, le début n’a pas été non plus facile pour elle. « C’était la première fois que les gens allaient voir une femme avec un sifflet parmi les hommes », se rappelle-t-elle. Aujourd’hui, elle est très heureuse de sa carrière. « Je suis connue sur le plan africain. Partout où je voyage, je ne passe jamais inaperçue », se réjouit-elle. Assistante au département d’arbitrage, préparatrice physique des arbitres, commissaires des matchs des arbitres et instructrice Panel Confédération Africaine de Football (CAF), Nodjigoto Tokinon Esther ne cache pas son sentiment d’avoir gagné humblement sa vie à travers cette passion. Elle encourage les filles à s’intéresser dans l’arbitrage car, selon elle, il y a un manque cruel des arbitres femmes.

Une belle réussite

Footballeuses, entraîneurs et arbitres (féminin), elles ont su convaincre les sceptiques que le sport n’est pas seulement une affaire de genre. A travers le sport, certaines sont reconnues par les hautes instances internationales et mondiales et ont pu également terminer leurs études dans de très bonnes conditions et domaines aussi variés de leur choix.

Djimnayel Ngarlenan