Le football tchadien semble se jouer sur deux terrains : celui du match et celui des altercations contre les arbitres. À chaque journée du championnat provincial de N’Djamena, ces derniers sont la cible de menaces physiques et verbales, notamment dans les stades de Paris Congo, Diguel et l’Académie de Farcha. On dirait presque que certains supporters confondent les tribunes avec un ring de boxe.
Les autorités municipales, censées assurer leur protection, semblent quant à elles jouer un match sans arbitre… ou du moins sans sifflet. Résultat : l’intimidation ne s’arrête pas au terrain, elle suit même les arbitres jusque dans leurs quartiers.
Le dernier épisode en date s’est déroulé au stade Paris Congo après un match tendu. Le président d’un club, accompagné de supporters chauffés à blanc, a failli s’en prendre physiquement à un arbitre assistant. Son crime ? Une erreur d’appréciation. Il a indiqué à l’arbitre central que la faute concernait le joueur portant le dossard 2 au lieu du dossard 8. Problème : le dossard 8 avait déjà un carton jaune et, avec cette faute, il aurait logiquement dû voir rouge. Mais l’assistant a couvert l’incident, ce qui a mis le feu aux poudres.
Le président du club, furieux, a dénoncé cette injustice en affirmant que si un joueur mérite un carton, il faut le lui donner, pas jouer à cache-cache avec les règles. Selon lui, il investit beaucoup dans son club et ce sont ces décisions douteuses qui freinent le progrès du football tchadien.
Bref, si ces attaques continuent comme ça, on risque bientôt de voir les arbitres arbitrer en tenue de combat… avec casque et bouclier en option !
Gaëlle ELSOU
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