Les deux dernières rencontres des Sao du Tchad illustrent de manière frappante les défis auxquels l’équipe nationale est confrontée, tant sur le plan logistique que technique. Le premier match, disputé le 6 septembre contre la Sierra Leone au Libéria, s’est soldé par un match nul. Cependant, cette performance mitigée était largement influencée par des conditions de vie inacceptables : logements déplorables et restauration inadéquate ont laissé les joueurs mal préparés et fatigués. Ce manque de préparation a directement impacté leur capacité à donner le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain.

Le second match, qui a eu lieu hier contre les Éléphants de la Côte d’Ivoire, a été encore plus difficile. Avant cette rencontre, les Sao ont été bloqués à Malabo pour des raisons obscures avant d’entreprendre un long voyage de quatre heures en transport interurbain de Douala à Yaoundé. Ce trajet épuisant a laissé les joueurs démoralisés avant même le coup d’envoi. Ce qui a valu cette défaite 2-0 face à une équipe redoutable témoin d’un manque évident de préparation.

Ces circonstances soulignent un problème systémique dans la gestion du football au Tchad. Il est inacceptable que l’on demande à tout un peuple de prier pour la victoire alors que les conditions essentielles ne sont pas respectées et réunies. Comme le souligne l’adage, « Dieu n’aide que ceux qui travaillent dur ». Les autorités doivent impérativement investir dans la préparation physique et mentale des joueurs plutôt que de se reposer sur des croyances aveugles.

À l’approche du prochain match contre la Zambie le mois prochain, il est légitime de s’inquiéter quant à la capacité des Sao à rivaliser dans de telles conditions. Pour espérer un avenir meilleur, un changement radical dans l’organisation et le soutien à l’équipe est nécessaire.

Gaëlle ELSOU