La scène footballistique à Moundou, dans la province du Logone Occidental, est actuellement marquée par une tension de plus en plus palpable entre deux entités du football local. La Ligue Provinciale de Football du Logone Occidental et la Ligue Départementale du Lac Wey. Ce conflit, qui aurait pu se limiter à des divergences administratives, a pris une tournure bien plus complexe, mettant en lumière une rivalité entre deux clubs locaux, Djarabe FC et UDM FC, ainsi qu’une lutte pour l’influence et le contrôle du football provincial.

Les Origines du Conflit.

Le point de départ de cette crise trouve son origine dans la suspension de la Ligue Départementale du Lac Wey de l’organisation du championnat local, un événement qui a bouleversé l’ordre établi. La Ligue Provinciale, dirigée par Djasrabe Nguebel Gilles, a pris des mesures pour assurer la gestion exclusive des compétitions dans le département, au grand désarroi de certains acteurs du football local. Cette décision a mis en lumière une fracture au sein du système footballistique local, où la Ligue Provinciale cherche à s’imposer comme le véritable pilier du sport, en accusant la Ligue Départementale de mauvaise organisation lors des précédentes éditions du championnat.

Djarabe FC et UDM FC au centre du jeu.

Au cœur de cette guerre d’influence se trouvent deux clubs majeurs du football local. Djarabe FC et UDM FC. Djarabe FC, dont le président n’est autre que Djasrabe Nguebel Gilles, actuel président de la Ligue Provinciale, semble être en position de force dans ce bras de fer. Certains analystes du football local estiment que ce dernier pourrait tenter de tirer profit de la situation pour asseoir encore davantage son autorité sur le football provincial. De l’autre côté, UDM FC, un club très en forme ce dernier temps taille en roi  dans la scène sportive, semble jouer un rôle tout aussi stratégique. Le secrétaire général d’UDM FC, Djedouboum Christian, est au cœur des critiques des partisans de Djarabe FC. Certains membres de ce dernier lui reprochent son influence auprès des dirigeants de la Ligue Départementale et lui imputent la responsabilité de certains échecs organisationnels et celui de Djarabe FC.

La Pré-Saison et l’absence de l’UDM FC.

La situation s’est encore accentuée après l’absence d’UDM FC à la pré-saison organisée par la Ligue Provinciale. Cette absence n’a pas tardé à faire réagir les supporters des deux clubs, les uns accusant UDM FC de fuir un événement majeur, les autres arguant que la compétition organisée par la Ligue Provinciale manquait d’intérêt et de signification. Djedouboum Christian, pour sa part, a justifié l’absence de son club en qualifiant l’événement de “match sans enjeux”, une déclaration qui à attiser les flammes de la polémique. Cette réaction du SG de l’UDM FC, loin de calmer les esprits, a renforcé l’idée d’une division profonde au sein du football local, où les intérêts personnels et les rivalités de clubs semblent primer sur l’essence même du sport.

Une Guerre de mots qui ne dit pas son nom.

Les tensions entre Djarabe FC et UDM FC ne se limitent pas aux dirigeants et aux officiels. Les supporters des deux clubs, particulièrement engagés, ont rapidement pris part à cette guerre de mots. Lors des matchs, les échanges entre les deux camps sont fréquents, les insultes et critiques fusent. Cette guerre verbale alimente un climat de plus en plus conflictuel, où la passion des fans se mêle à la politique du football local. Ce qui semblait être au départ une simple querelle administrative s’est transformé en un conflit aux racines beaucoup plus profondes. La question de l’organisation du football à Moundou ne se limite plus à des disputes entre ligues, mais touche désormais à la culture même du football local. Les rivalités entre Djarabe FC et UDM FC ont pris une ampleur qu’elles commencent à se répercuter sur le développement du sport dans la province. L’objectif de promouvoir le football au Logone Occidental semble progressivement mis de côté, remplacé par des intérêts personnels et des luttes de pouvoir. La grande question qui demeure est de savoir si ces tensions finiront par être apaisées. Les signaux actuels ne laissent pas présager une réconciliation rapide. D’un côté, la Ligue Provinciale semble déterminée à maintenir son autorité sur l’organisation des compétitions, tandis que la Ligue Départementale continue de contester cette domination. Si la situation n’évolue pas, elle pourrait bien nuire au développement à long terme du football local, car les ressources et l’attention se concentrent davantage sur les querelles administratives que sur la formation des jeunes talents ou l’amélioration des infrastructures.

Un appel à la Fédération Tchadienne de Football Association.

Le climat de rivalité entre les deux Ligues met en peril l’unité et le développement du football local. Les divergences d’opinions et les accusations mutuelles bien qu’en partie administratives, révèlent une fracture qui pourrait s’étendre à d’autres niveaux du footall au Tchad. Il est imperative que la Fédération Tchadienne de Football Association prenne des mesures pour résoudre ce conflit en jouant un rôle de médiateur en facilitant le dialogue entre la Ligue Provinciale et la Ligue Départementale avant que la situation  ne devienne plus complexe.

Mbaigoto Josué.