Il y a des victoires qui dépassent la ligne d’arrivée. Celles de Valentin Betoudji alias 12 poumons, en font partie.

Trois compétitions, trois podiums, trois messages forts, portés depuis les pistes françaises. En s’imposant le 27 avril aux 10 km de La Garde, puis en décrochant l’or sur 5000 mètres le 3 mai, et enfin le bronze sur 3000 mètres le 18 mai lors des interclubs, l’athlète tchadien met en évidence que le sport est aussi une affaire de constance, de discipline et de fierté nationale.

Au-delà de la performance, c’est l’image qu’il incarne qui frappe : celle d’un athlète enraciné dans son pays, mais ouvert au monde. Licencié au club AJS La Garde, il ne cesse de porter haut les couleurs du Tchad, à chaque foulée, à chaque podium. Il n’est pas seulement un coureur ; il est un symbole vivant d’un Tchad qui avance, persévère et croit en ses talents.

Dans un contexte où les défis tel que manque d’infrastructures, soutien limité, visibilité réduite sont nombreux pour les sportifs tchadiens, l’exemple de Betoudji est un éclairage. Non pas un miracle, mais le fruit d’un travail acharné. Il représente cette jeunesse qui refuse la résignation et choisit l’excellence.

À ceux qui doutaient encore de la capacité des sportifs tchadiens à briller sur la scène internationale, Betoudji répond avec des médailles, mais surtout avec humilité. Il ne crie pas victoire, il construit sa trajectoire, une course après l’autre.

Sa plus grande leçon est de montrer que la réussite ne vient pas d’un exploit isolé, mais d’une régularité patiente, alimentée par la passion et la détermination.

Valentin Betoudji ne court pas que pour lui. Il court pour tout un pays.

Gaëlle Elsou