Me Jacques Lotiko Moyalbaye a débuté dans les arts martiaux par curiosité pendant les années de l’indépendance du Tchad en 1960. Aujourd’hui, handicapé suite à une maladie, il demeure le pionnier du Taekwondo au Tchad.
Me Moyalbaye a commencé par le Judo en 1960, et dix ans plus tard, il a découvert le Taekwondo, un sport qui l’a profondément captivé. À l’époque, étudiant à l’École nationale d’éducation et des sports, il s’est inscrit au centre Judo Club après l’obtention de son diplôme pour se perfectionner. Me Moyalbaye a également pratiqué le Taekwondo au centre culturel Tchadien jusqu’à la guerre civile de 1979. À la suite de cette période difficile, il a quitté Fort-Lamy pour Fort Archambault, où il a poursuivi sa formation au club de feu Me Djibbia, obtenant ainsi sa ceinture noire. Avec détermination, il s’est rendu à Bangui, en République centrafricaine, pour parfaire sa formation, décrochant une autre ceinture noire 1er dan en 1981.
En 1981, Me Lotiko est retourné dans son pays pour fonder le Boomse Taegeuk, le premier club kata au Tchad. Selon lui, « J’ai eu le privilège de former des adeptes tels que le député Djdingar Basa et feu le professeur Nadjidoum Rita. Mon retour au Tchad était motivé par la volonté de transmettre et de préparer la génération future dans le domaine du Taekwondo », se réjouit-il. Me Moyalbaye n’a pas eu la chance de participer à des compétitions internationales à cette époque, car le Tchad n’était pas affilié à la Fédération internationale des arts martiaux. Cependant, il précise : « J’ai participé à des stages internationaux en judo, obtenant ma ceinture noire en 1988-1989, devenant également arbitre de 2ème degré et entraîneur. Ma polyvalence m’a également conduit à devenir ambassadeur de lutte, où j’ai obtenu une ceinture noire en lutte libre et été nommé DTN de la lutte africaine ». Cette expérience a permis au maître, en collaboration avec Me Laouteï, de fonder l’actuelle Fédération tchadienne de Taekwondo. Avant de déplorer le manque de soutien pour sa santé, il souligne : « Je suis le seul Tchadien à détenir trois ceintures noires, bien que je sois actuellement handicapé à vie. Malheureusement, le ministère et le COST n’ont pas apporté leur soutien, mais l’association des anciens ceintures noires du Taekwondo me prête régulièrement attention, ce que j’apprécie grandement ».
Mbairané Blaise
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